Il existe plusieurs versions successives de la pièce
"Vieille France"
,
ou plutôt plusieurs façons d'aborder le même sujet.
La première a été produite dans le cadre de l'exposition "Terre promise" en Islande en 2009, puis réutilisée dans le cadre de l'exposition "Hantises" en 2011.
Ces deux drapeaux de format classique 150x90, ont été commandés à un fabricant de drapeaux mais les couleurs bleu, blanc et rouge des originaux ont été remplacés par leur équivalent en valeur de gris, comme si ceux-ci avait été extrait d’une photo ou d’un film noir et blanc, pour se retrouver parachutés dans le réel. A l'étrangeté s'ajoute un sentiment d’inquiétude, en faisant implicitement référence à des images datées, ils transportent aussi avec eux une vieille idée de « nation » ou de « patrie ». On peut presque dire qu’il manifeste physiquement un parfum de retour de ces notions et de leurs enfants terribles, le nationalisme et le patriotisme.
Dans le cadre de l'exposition "Terre promise", Sébastien Montéro les a activés lors d'une performance "drapeaux d'éclipse".
La seconde version de
"Vieille France"
a été produite pour la foire internationale d'art contemporain de Marseille, Art-O-Rama, en 2011.
Il n'est plus ici question de drapeaux, La mention
"Vieille France"
barre la surface du support à la manière d’un graffiti, mais celui-ci, composé en fait de lettres autocollantes, assume le mensonge et les limites d’un geste faussement spontané reproduit par les moyens d'une police normée. Le tout met en lumière ce jeu de dupes entre l'idée d'une France éternelle défendue par une catégorie sociale conservatrice souvent appelé "Vieille France" et ce geste réversible emprunt de rébellion pusillanime.